Hier, J'ai rêvé que je marchais, je suivais un chemin que je ne connaissais pas tout en ayant l'impression de le connaitre, mais en réalité je me perdais..
La sensation de ne pas devoir revenir sur mes pas était si forte que je ne pouvais pas lutter, et tout autour de moi les gens restaient immobile ou se dirigeait en sens inverse. Ça me dérangeait d'autant plus que dans les rêves (les miens en tout cas), les gens ne semblent pas vraiment en être..
Ils sont protéiforme, que je reconnais ou n'ai jamais vu, et chaque secondes qui passent les rend encore moins tangible.
Comme souvent, mes pieds collent au sol, j'avance avec plus de difficulté, ça ne m'inquiete pas, depuis des années je controle cette sensation, d'ailleurs la fatigue s'efface au fil de ma prise de conscience, alors mon cerveau trouve de nouvelles variations afin que mon subconscient recupere son emprise sur le rêve..
Maintenant je me fait porter par le sol, en douceur, sans hâte, comme si j'etais dans le sable que la vague tire à elle.
Je ne bat pas contre cette sensation, je ne sais pas oú cela va mener mais c'est agreable.. Une forêt s'ouvre devant moi, litteralement.
Puis je commence à eprouver de la tristesse, je ne sais d'oú je viens mais cela semble me manquer. Etait ce une maison, un appart ? Des gens qui vivaient à l'interieur ? Mon fils !
J'ai oublié mon fils !
Je sens l'angoisse monter, je commence à me débattre, j'oublie completement que je pourrais controler tout ceci. Je panique.
J'invoque les trucs les plus étrange en regardant autour de moi :
Une voiture passe en brulant, des gens à plat ventre dont la peau est en lambeaux hurlent en tendant leurs bras, les arbres et les immeubles se mélangent, je suis de retour dans une ville en plein effondrement, je ne cherche même pas à me proteger la tête des éboulement, je comprend instinctivement que c'est mon rêve qui s'écroule.
J'attends de me reveiller mais je bascule dans autre chose..
Je suis un loup ou un renard, peu importe de la race des canidés, je galope à toute berzingue, je ne fuis rien, ni ne chasse une proie, juste je galope en me dirigeant vers un but que je ne connais manifestement pas.
Je ressens ma vitesse, la puissance de mes pattes, mes griffes qui s'enfoncent et repousse le sol de terre à chaque foulé incroyablement rapide, j'ai l'impression d'avoir la gueule ouverte et la langue pendante car je sens la fraicheur du vent dessus, j'en bave, je vis quelque chose d'extremement grisant.
Je me souviens qui j'etais hier et ce qu'il s'est passé, le chemin qui m'emporte, la ville qui s'effondre mais je n'en ai strictement rien à faire, c'est passé, là je cavale comme si c'était tout ce qui etait de plus important et naturel, je jouis simplement de ceci.
Je passe d'une plaine à un parcours rocheux, je ne ressens toujours aucune difficulté, ni épuisemeng, j'exulte et il me semble même que je jappe en bondissant de rocailles en rocailles, je ne me suis jamais senti aussi vivant.
C'est si fort que ça me donne envie de hurler, ça vient de loin du ventre au poitrail, je sens que je me herisse de plaisir, soudain je me fige parce que c'est impossible à contenir. J'HUUURL.. Je me reveille !
Je reste quelques secondes tout autant figé que la bête que j'incarnais, me demandant si je n'ai pas réellement hurler dans mon sommeil. Apparement tout le monde dort paisiblement, ce ne doit donc pas être le cas.
C'est rassurant et en même temps.. J'avais tellement envie de ce hurlement liberateur que ça me frustre un peu.
Je grogne en reprenant une position correcte et confortable pour me rendormir et lache un soupir.
Je m'inquietes, parfois.